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Se sentir bien avec soi-même? En voila une mauvaise idée.

Se sentir bien avec soi-même ? En voilà une mauvaise idée

Article paru dans The Times (Londres), Avril 2021

(Je pose ça ici car un contre argumentaire m’intéressait. Pour avoir une opinion, il est bon de se faire violence en lisant des avis opposés. Et j’ai pas été déçu. 🤣🤣🤣🤣).


Je me laisse aller à la paresse intellectuelle, je suis superficiel, barbant, insipide, dénué de charme ; j’ai des talents inexploités ou aucun talent du tout, le verdict n’est pas tranché. Je suis un peu gêné d’admettre ces pensées qui me traversent souvent l’esprit. Elles sont symptomatiques d’un manque de confiance en moi, un trait de personnalité que l’on me fait remarquer depuis tout petit (à l’école, j’avais la réputation de m’excuser à chaque fois que j’entrais dans une pièce). Et nous savons tous – c’est en tout cas ce qu’on nous a toujours répété – qu’une bonne estime de soi est la base de l’épanouissement, de la réussite et du bonheur.

Sauf que ce n’est pas vrai. L’estime de soi est l’une des idées les plus curieuses, malavisées et dangereuses du XXe siècle. C’est aussi l’une des plus vivaces. Apparue dans le sillage de la contre-culture californienne des années 1970, elle a atteint l’apogée de toute idée puisqu’elle est considérée comme relevant du bon sens.

En épluchant les pages du Times de ces dernières années, on trouve des centaines de personnes qui abordent cette question de la confiance en soi : des enseignants, des parents, des acteurs, des auteures. Depuis son âge d’or dans les années 1990, ce concept a été cité des milliers de fois au Parlement, généralement comme une sorte de valeur morale abstraite et irréfutable, tout comme les personnes de l’ère victorienne parlaient autrefois de la piété – signe que c’est un fondement incontesté de la société.

Et d’ailleurs, sans doute parce que l’idée a été martelée à toute ma génération, l’estime de soi connaît un regain de popularité sous la forme de concepts connexes tels que prendre soin de soi, s’aimer, s’accepter, être indulgent avec soi-même. Les personnes sceptiques qui ne prennent pas ces expressions au sérieux admettent inconsciemment que l’idée d’amour-propre a quelque chose de scientifique.

Nous ne sommes pas des gens bien

Mais nul besoin de se pencher très longtemps sur la question pour comprendre qu’elle est bancale. Avoir une haute estime de soi ? Mais pourquoi ? Mes nombreuses lectures ne m’ont pas montré qu’on atteint un grand amour-propre si on fait des dons aux associations caritatives ou du bénévolat dans un foyer pour SDF [argument bancal]. L’estime de soi suppose que le droit de se voir sous un angle favorable devance les véritables bonnes œuvres.

L’estime de soi découle de l’idée quasi théologique selon laquelle la bonté est inhérente à l’être humain. [la il faudrait qu’il donne ses sources car la définition de l’estime de soi n’est pas du tout ca].

Les hommes et femmes contemporains en sont tout aussi convaincus que nos ancêtres se pensaient fondamentalement des pécheurs déchus. Ce n’est pas un hasard si le “père fondateur de l’estime de soi”, un sénateur californien du nom de John Vasconcellos, était un catholique repenti et aigri qui se lamentait de n’avoir jamais appris à avoir une pensée ou une parole positive à son égard dans son enfance [là il produit plusieurs biais cognitifs: généralisation, raisonnement Panglossien…]

Le concept a trouvé son public, car il va dans le sens de notre société individualiste moderne. Il est bien pratique de se soucier de soi-même au lieu de s’inquiéter de l’estime d’autrui [raisonnement Panglossien 2 même si l’argumentaire pourrait être intéressant. Car à l’inverse, une bonne estime aide à améliorer ses relations sociales]. Après tout, n’importe qui peut juger nos actions et nous imposer des exigences particulièrement strictes : faisons-nous preuve de loyauté, de bonté, sommes-nous dignes de confiance ? [je ne comprend pas vraiment cette phrase].

Il est désagréable de ne pas s’aimer, mais la majorité d’entre nous a de bonnes raisons d’avoir ces sentiments [raisonnement Panglossien 3, il sort ça d’ou? C’est un peu le problème du journalisme, confondre son opinion avec des faits!]. Selon toute probabilité, nous ne sommes pas des gens bien, et c’est quelque chose qu’il nous faut accepter, à propos de nous-même comme des autres [là on se place sur une estimation morale: qu’est ce que le bien et le mal? Selon quelles règles dictées par qui? Nous sommes des êtres sociaux car notre espèce doit survivre et que c’est plus facile ainsi. Point. Nous avons créé des règles pour vivre ensemble et inventé des droits humains et une morale. L’idée que nous ne sommes pas bon ne repose que sur une croyance culturelle et n’est pas du tout argumenté ici et pour cause!]. Nous avons tendance à mettre au ban de la société ceux qui se sont rendus coupables de transgressions morales [ce qui est normal et cohérent, avant on bannissait ceux qui ne respectaient pas les règles du vivre ensemble ce qui limitait leur espérance de vie loin du groupe protecteur - Harrari, Sapiens-] et je me demande si nous imposons de tels châtiments parce que le péché de ne pas être quelqu’un de bien paraît anormal dans une culture qui prêche que chacun a un bon fond (et surtout nous-même) [je crois qu’il s’égare un peu, puisque ça a toujours existé même en préhistoire, raisonnement Panglossien 4!]. Un autre phénomène qui fleurit sur les réseaux sociaux – faire la morale pour se faire bien voir – repose sur l’idée, inspirée de l’amour-propre, selon laquelle la bonté est quelque chose que l’on peut simplement déclarer sans faire une seule bonne action [biais d’interpretation, faire la morale est une question de jugement de valeur et donc d’égo: j’ai raison et les autres ont tord et j’impose ma vision des choses].

La jalousie, moteur de l’ambition

L’estime de soi est antisociale, c’est un moyen de s’extraire des réseaux humains auxquels nous appartenons, quand bien même cette appartenance est douloureuse [il sort des trucs comme ça, bim, allez !]. Un slogan fait valoir que nous ne devons pas nous comparer aux autres tels qu’ils sont aujourd’hui, mais seulement à la personne que nous étions hier. C’est déconcertant [ce sont des rouages similaires à la religion: progresse dans l’amour de l’autre pour le bien collectif. Tu ne peux pas changer les autres, juste toi même. Changer les comportements des autres commence par montrer l’exemple. Donc s’améliorer]. Même si nous rêvons du contraire, notre identité est déterminée par les personnes qui nous entourent [ça s’appelle la culture !].

La jalousie nous fait du mal, mais elle est le moteur de l’ambition et nous aide à déterminer ce que nous voulons et ce que nous sommes [discutable, exit l’idée de ressembler à quelqu’un car il a des actions et valeurs séduisantes que nous aimerions avoir. Exemple: est on jaloux de mère Theresa? L’adolescence est souvent une démarche de mimétisme de modèles d’identification]. Le fait que je me fiche des voyages et des voitures des autres, mais que j’envie les auteurs de talent, m’aide à savoir ce qui est important à mes yeux et à comprendre mes objectifs [enfin une pensée intéressante mais qui du coup n’a rien à voir avec la jalousie]. J’ai fait mes débuts dans le journalisme après avoir discuté avec un camarade d’université qui écrivait pour The Times Literary Supplement. En rentrant chez moi, j’étais d’une humeur sombre et peu bienveillante à mon égard. Puis j’ai envoyé des courriels à tous les journaux et magazines imaginables [on peut imaginer ici qu’il y a une histoire de comportement simplement éducationnel chez ce journaliste, qui a sa représentation du monde].

L’article scientifique qui démonte le mieux l’estime de soi s’intitule “Does High Self-Esteem Cause Better Performance, Interpersonal Success, Happiness, or Healthier Lifestyles ?” [“Une bonne estime de soi suscite-t-elle de meilleurs résultats, des relations humaines, une vie plus heureuse ou plus saine ?”], paru dans la revue Psychological Science in the Public Interest en 2003. Cette référence en la matière conclut qu’une bonne estime de soi n’est pas un indicateur de réussite et qu’elle est même parfois contre-productive [raisonnement Panglossien 5: là il va parler d’une trop haute estime de soi, et pas d’une bonne estime de soi. Un peu comme s il disait: non être végétarien c’est mauvais car ceux qui mangent 4 assiettes de végétaux à chaque repas ont mal au ventre ! ]. Les personnes qui ont une trop grande confiance en elles échouent plus souvent, car elles pensent n’avoir aucune faiblesse et sont donc incapables d’y remédier [ça c’est parfaitement documenté par des études effectivement], alors que des étudiants inquiets de ne pas être assez bosseurs ont plus de chances d’avoir des comportements menant à la réussite [certes, et d’autres vont aussi abandonner, il suppose que les inquiets ont plus de self contrôle et de détermination ce qui n’est que partiellement vrai]. Les auteurs de l’article signalent aussi que la confiance en soi n’est pas une condition de la popularité (même s’il est plus probable que les personnes qui ont une haute estime d’elles se pensent populaires) [il confond encore une saine et équilibrée estime de soi et une haute estime].

Avoir une bonne image de soi est une réaction contre nature à la condition humaine [il n’y connaît rien et on peut le soupçonner dans ses lectures d’avoir des biais de renforcement . Sapien ne cherche pas à avoir une bonne image de lui, simplement à prendre soin des uns et des autres pour la survie du groupe]. Et, à moins d’avoir pour objectif de se sentir bien même si tout indique le contraire, c’est aussi une réaction qui n’a guère d’utilité [avoir confiance en ses capacités, l’un des piliers de l’estime de soi, permet d’aller chasser et combattre]. Une mauvaise estime de soi est un meilleur indicateur de réussite [c’est le self contrôle et la détermination qui est un indicateur de réussite]. J’espère que je n’ai pas laissé entendre que mon piètre amour-propre me transformera en animal politique ambitieux et couronné de succès [ça risque pas] Mais je m’autoriserais peut-être un moment de bienveillance à mon égard : la sensation paradoxale et plus ou moins plaisante d’avoir une bonne estime de ma mauvaise estime.

[voilà en quoi un certain journalisme, dans le journal le plus prestigieux anglais, et donc validé par le rédac chef, est dénué d’interet: des articles d’opinions, sans références scientifiques, sans citations, avec un raisonnement non scientifique car construit dans un but prévu d’avance].

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